Faire de l'éducation populaire pour changer le monde

Publié le par Aurélien BOUTET, Attac 77 sud

Qui ne s’est jamais levé un matin en allumant son poste de radio (ou de TV) et en se disant que, décidément, « le monde ne tourne vraiment pas rond »? Qui n’a jamais eu ce sentiment de subir et de ne pas savoir comment agir face aux inégalités et aux injustices ?
 

D’autant que pour agir, il faut commencer par comprendre. Et il faut bien avouer que ce ne sont pas les grands médias, dont l’objectif premier n’est souvent pas d’informer mais de vendre de l’information, qui nous donnent les clefs pour décrypter les questions sociales, économiques, culturelles, politiques, diplomatiques de notre temps… Et puis quand bien même on commence à comprendre, après, qu’est-ce qu’on peut faire ?


 L’association Attac (Association pour la Taxation des Transactions Financières pour l’Aide au Citoyens) se définit comme une association d’éducation populaire tournée vers l’action et peut être un moyen d’agir pour qui souhaite participer à changer les choses. Explications.
 

L’éducation populaire ? Qu’est ce que c’est ?

 

Pour faire un peu d’histoire, l’éducation populaire est une idée qui remonte à la révolution française selon laquelle « il ne peut y avoir de démocratie du pouvoir sans démocratie du savoir » (Condorcet). En d’autre termes, il faut permettre à chacun de s’approprier les moyens de comprendre le monde qui l’entoure afin d’agir en citoyen conscient. C’est la seule condition de l’émancipation individuelle et de la transformation sociale.

 
 
Oui, et alors… ???
 

Si l’éducation populaire est souvent décrite comment un « truc vieillot », il est selon nous urgent de remettre cette idée révolutionnaire au goût du jour pour changer le monde ! Pourquoi ?

 

Depuis les années 70, un courant d’idées est devenu dominant dans le monde occidental et tend à imposer son modèle de société au reste de la planète. Ce courant c’est le néolibéralisme. Son projet : faire du monde un immense super marché ou les hommes n’auraient plus qu’une fonction : celle de consommateurs « libres ». L’économie, la vie,  doivent être régis par « la main invisible » du marché, point. Exit donc la politique et le citoyen, vive le consommateur ! Vive la liberté des capitaux, exit toutes les règles, les lois qui permettent de réguler les dérives du système !

 

Au passage, on peu se demander si la liberté consiste dans la possibilité de choisir son opérateur téléphonique ou bien dans le fait d’exercer ses droits fondamentaux : se nourrir, se loger, accéder à l’éducation et à la culture etc. Or on observe aujourd’hui que si pseudos libertés de consommer progressent,  c’est souvent au détriment des droits fondamentaux.

 

Les thèses néolibérales, portées par des lobbies industriels et financiers (lesquels sont souvent propriétaires des grands médias…), par des intellectuels, des hommes politiques (de droite, mais aussi de gauche), se sont largement répandues dans les esprits à tel point que certaines apparaissent comme des évidences alors qu’aucune étude sérieuse n’a jamais prouvé leur véracité. Ex : un service public fonctionne moins bien qu’un service géré par une entreprise privée ! Malheureusement, ces idées ont été traduites dans des textes de lois internationaux, européens et nationaux qui  régissent nos vies de tous les jours.

 

C’est là qu’intervient Attac et surtout l’éducation populaire…

 

Nous disons en effet que les citoyens doivent reprendre la main sur cette logique économique et financière imposée comme la seule voix possible et qui est la cause des dégâts sociaux et écologiques que nous connaissons. Il s’agit donc de permettre à chacun de comprendre comment on en est arrivé là, pour construire ensemble des alternatives.

 

Il s’agit de comprendre par exemple que le chômage n’est pas un « dysfonctionnement économique », mais un choix politique de régulation de l’économie au profit de certains. Ou encore que la « sécu » ne serait pas en déficit si depuis 20 ans, les salaires n’avaient pas stagné au seul profit de quelques actionnaires (un manque à gagner de 150 milliards d’euros !).

 

Bref, sur la base d’analyses rigoureuses et d’arguments étayés, il s’agit de démontrer qu’ « un autre monde est possible » et que la situation actuelle n’a rien d’une fatalité mais découle de choix politiques et donc de la responsabilité de tous.

 

Faire de l’éducation populaire à Attac (ou ailleurs) c’est donc comprendre pour mieux agir en tant que citoyen et ne pas se laisser guider ses choix par les intérêts de quelque uns.

 

Nous interpellons d’ailleurs ici les acteurs (associations, responsables de salles, festivals etc.) qui se revendiquent de l’éducation populaire et qui pourtant ne sont pas toujours prompts à nous accueillir sous prétexte que nous sommes « trop politiques ». Oui Attac fait de la politique, mais Attac n’est pas un parti et ne soutient aucun candidat aux élections. Attac interpelle, interroge, questionne, provoque le débat, toujours pour mieux comprendre et agir consciemment.

 
 

Comment cela se traduit-il concrètement ?

 

Attac est une association composée de citoyens, d’associations, de syndicats, de journaux et de chercheurs qui produisent des analyses et émettent des propositions. L’association compte plus de 21 000 adhérents qui agissent dans 215 comités locaux et mettent en œuvre des actions (des réunions et débats publics, des formations thématiques, des manifestations, des pétitions, des projections de films, des saynètes jouées par des militants…) afin d’interpeller les élus, les citoyens. 

 

Attac, analyse, critique, mais propose également. Vous trouverez d’ailleurs une synthèse de ces propositions dans son « Manifeste Altermondialiste ».

Publié dans attac77sud

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